Robert Peyroux succède à Cino Vigianni à la tête du 3SR

Robert Peyroux a été nommé à la tête du laboratoire Sols, Solides, Structures, Risques (3SR) en septembre 2018. S’il est nouveau à cette fonction, il ne l’est pas vraiment au laboratoire où il travaille depuis près de 10 ans.
Après une formation à l’ENS de Cachan et une agrégation en génie civil, Robert Peyroux part faire une thèse à l’Université Montpellier 2 en mécanique des matériaux. Il intègre ensuite le Laboratoire de mécanique et de génie civil à Montpellier (LMGC) en tant que chargé de recherches CNRS en 1991, puis le 3SR à Grenoble en 2009. Là, il s’intéresse aux couplages qui s’opèrent dans les matériaux aux très petites échelles, et qui sont à l’origine de leurs propriétés thermiques, mécaniques, etc. « La connaissance de ces mécanismes de couplage à l’échelle de la microstructure des matériaux permet de mieux prédire les comportements de ces derniers à l’échelle de l’ingénieur, explique le chercheur. Ceci est vrai pour les alliages à mémoire de forme, dont les déformations réversibles s’expliquent par des changements au niveau du réseau cristallin, ou encore pour le bois, qui se comporte, lorsqu’il est chauffé et saturé d’eau, comme une éponge.»
Le scientifique s’intéresse également aux interactions avec le vivant : il étudie les mécanismes d’adaptation des cellules à leur environnement, pour reproduire in vitro différents types de tissus pour traiter certaines maladies par exemple. Ou encore, ceux permettant aux racines des arbres de s’ancrer dans le sol qui les entoure, pour s’en inspirer dans les nouveaux systèmes de fondation.

Un laboratoire en avance sur des thématiques de pointe


L’étude de la mécanique des solides, qui est l’essence même du laboratoire depuis son origine, nécessite des moyens expérimentaux indissociables de la modélisation. L’acquisition en 2007 d’un tomographe avait fait du 3SR l’un des premiers laboratoires à disposer de ce type d’équipement de pointe. Si d’autres l’ont suivi depuis, le 3SR a su conserver son avance en se lançant dans l’imagerie quantitative. « Les images sont analysées par des algorithmes mathématiques pour en tirer des données expérimentales poussées, comme par exemple le nombre de contacts entre les grains d’un tas de sable, explique Robert Peyroux. Ces données servent ensuite à alimenter les modèles. »
Ainsi, l’imagerie quantitative permet de produire des modèles de prévision du comportement mécanique des matériaux beaucoup plus fiables, plus précis et plus larges, car tenant compte de l’influence de facteurs physiques ou biologiques par exemple. « Le but ultime étant la plupart du temps de fournir aux ingénieurs des modèles de comportement qui leur serviront à concevoir et dimensionner des structures destinées à être soumises à des environnements complexes. »
Pour maintenir son avance et sa compétitivité, le laboratoire joue également de plus en plus souvent la carte de la collaboration. L’énergie impulsée par les appels à projets du Labex Tec 21, de l’Institut Carnot Polynat et bien évidemment de l’IdEx, ont depuis quelques temps poussé le laboratoire à s’ouvrir aux autres, en instaurant des collaborations sur certains sujets scientifiques. Une dynamique que Robert Peyroux entend bien encourager ! « La participation à l’acquisition d’un nanotomographe avec le SIMaP en 2016 est une illustration de cette dynamique. » Autre exemple : une installation commune est en cours de construction à l’ILL pour combiner imagerie aux rayons X et imagerie aux neutrons, deux techniques très complémentaires.
Parallèlement, le laboratoire poursuit l’acquisition d’équipements propres, comme la table vibrante inaugurée fin 2017 (lien article), ou encore un lanceur à gaz capable de projeter des plaques impactrices de 12 cm de diamètre à des vitesses allant jusqu’à 1 km par seconde, et qui sera utilisé pour des projets collaboratifs visant à développer des matériaux de protection.

Une équipe de direction au service de la vie du laboratoire


Autour du directeur, l’équipe de direction, qui compte 3 directeurs-adjoints (Julien Baroth, Pierre Bésuelle et Yann Malécot) ainsi que la responsable administrative (Shéhérazade Mezenner), s’est donnée pour mission de stimuler la vie du laboratoire, de soutenir le sentiment d’appartenance au laboratoire et d’avoir une politique scientifique incitative. Au programme : une communication interne retravaillée, des journées du laboratoire associant science et autres activités et une participation de toutes et tous.